Même si l'adaptation partielle du barème fiscal à l'inflation est à saluer, il reste encore un retard considérable à rattraper. Le gouvernement a certes fait des concessions aux consommateurs en allégeant la fiscalité, mais d'un autre côté, les consommateurs ont été fortement mis à contribution, notamment par le biais des tarifs de l'énergie, de la taxe CO2 et des prix des denrées alimentaires.
Il faudra que quelqu'un nous explique comment, avec une telle politique, il peut rester plus d’argent dans les poches des consommateurs. Non seulement les différents prix de l'énergie, comme ceux du gaz et de l'électricité, ont augmenté de 30 à 60 %, mais les prix des denrées alimentaires ont également connu une forte hausse. Rappelons en outre qu'en décembre dernier, les prix de l'énergie ont été réduits pendant un seul mois, avant que le plafonnement des tarifs de l'électricité ne soit supprimé à partir de janvier de cette année, ce qui a entraîné une hausse drastique des prix pour les consommateurs.
Mais nous estimons que le bout du tunnel n'est pas encore atteint. L'inflation qui continue actuellement à augmenter – l'inflation annuelle moyenne était de 1,94 % en janvier – dépassera cette année la barre des 2,2 %, selon les prévisions du Statec. Une estimation qui pourrait certainement être encore plus élevée. En effet, outre les augmentations drastiques mentionnées ci-dessus, les tarifs des assurances, les différents tarifs communaux et les prix dans les restaurants, pour ne citer qu'eux, sont également touchés par les hausses de prix
Il ne faut pas oublier que le mois de janvier a été marqué par les soldes d'hiver, ce qui a fait baisser considérablement les prix des vêtements et des chaussures. Autant de produits et de services de consommation courante dont les prix font qu'il est très difficile pour le consommateur de joindre les deux bouts chaque mois.
C'est précisément pour cette raison que l'ULC n'a cessé de réclamer le maintien du plafonnement des prix de l'énergie au moins jusqu'à la fin de cette année. Comme le gouvernement n'a pas donné suite à cette demande, il doit maintenant faire face aux critiques des consommateurs qui estiment que la suppression du plafonnement de l'énergie ne laisse pas plus d’argent dans leurs poches, surtout pour les ménages à revenus faibles et moyens, malgré les primes à l'énergie et au renchérissement
Mais non seulement ces ménages, mais aussi ceux qui avaient déjà la possibilité d'investir dans des solutions durables comme la pompe à chaleur, ont été pénalisés par la vague de renchérissement, notamment par la hausse des prix de l'énergie. Nous osons sérieusement douter qu'il s'agisse là d'une politique socialement juste et cohérente, nous pensons qu'une politique solidaire en la matière se présente différemment.
Ceux qui continuent à faire campagne avec le slogan « Plus d’argent dans votre poche » ne sont pas tout à fait crédibles. Car il n'est vraiment plus question de cela. Peu de gens sont en mesure d'avoir plus d'argent dans leur poche ou d'économiser davantage lorsque les dépenses dépassent de loin le plus du net, malgré les allègements fiscaux sur le revenu.
C'est pourquoi l'ULC demande au gouvernement de prendre des mesures supplémentaires à cet égard, comme des allègements fiscaux et des tarifs d'électricité plus équitables, si l'on ne veut pas plonger davantage de ménages dans la pauvreté ou la ruine. Le maintien et le renforcement du pouvoir d'achat est un élément très important et la base pour pouvoir mener une vie relativement décente.
Le gouvernement a les moyens de faire en sorte, entre autres, que plus de net du brut devienne une réalité, c'est-à-dire que cela ne se fasse pas seulement en théorie, mais devienne aussi une réalité dans la vie quotidienne des consommateurs et des ménages.
Nico Hoffmann
Président de l'ULC