Au 1er janvier 2025, les prix de l'électricité et du gaz augmenteront au Luxembourg, notamment en raison de la suppression ou de la réduction des aides d'État et d'une nouvelle structure tarifaire pour l'électricité. Selon l'Institut Luxembourgeois de Régulation (ILR), la nouvelle structure tarifaire de l'électricité est « plus équitable » et vise à inciter les consommateurs à une utilisation plus flexible du réseau.
Pour l'Union Luxembourgeoise des Consommateurs (ULC), il est toutefois inacceptable qu'une fois de plus, les consommateurs privés doivent supporter l'essentiel de la charge - alors qu'ils ne sont responsables que d'une part relativement faible de la consommation totale. De plus, de nombreux consommateurs n'ont pas les moyens de s'offrir de nouveaux appareils ménagers – programmables – ou d'organiser leur emploi du temps en fonction des exigences du réseau électrique. De plus, d'un point de vue écologique, il n'est pas vraiment judicieux de remplacer des milliers d'appareils ménagers qui fonctionnent bien par des alternatives programmables.
« Nous comprenons qu'un approvisionnement énergétique durable nécessite également des ajustements économiques. Toutefois, ceux-ci ne doivent pas être supportés unilatéralement ou majoritairement sur les épaules des ménages privés », explique Nico Hoffmann, président de l'ULC. « Il est inacceptable que les consommateurs, qui ne représentent de toute façon qu'une petite partie de la consommation nationale d'électricité, soient chargés de manière aussi disproportionnée ».
Ce que l'on oublie souvent dans les discussions sur les prix de l'électricité et du gaz, c'est la domination du marché et la structure de l'actionnariat d'Encevo. Au cours des dernières années, l'entreprise a acquis une position dominante sur le marché grâce à de nombreuses acquisitions. Aux yeux de l'ULC, la libéralisation du marché de l'énergie en 2009 n'a définitivement pas conduit à la concurrence espérée et à une réelle ouverture du marché. Une véritable concurrence est à peine perceptible.
Le plus grand actionnaire d'Encevo est l'État luxembourgeois, qui contrôle directement ou indirectement (via la SNCI, la BCEE et la Poste) environ 60 % des parts. La ville de Luxembourg possède tout de même 15,61 % des actions d'Encevo. Grâce à sa participation, l'État a définitivement une influence considérable sur les décisions stratégiques et l'orientation de l'entreprise, et n’encaisse pas trop mal. Après les bons résultats d'Encevo de l'année dernière (bénéfice net de 171 millions d'euros), ce sont tout de même 72 millions d'euros qui finissent dans la poche des actionnaires.
« Nous avons besoin d'étapes claires vers plus de transparence et de concurrence. L'État doit être conscient de sa responsabilité de défendre les intérêts des citoyens et de ne pas faire peser sur ces derniers une charge supplémentaire par le biais de politique d’entreprise », a déclaré Nico Hoffmann, président de l'ULC.
L'ULC demande au gouvernement de mettre en œuvre une politique énergétique réellement favorable aux consommateurs. Cela implique des structures de prix équitables, une plus grande transparence dans la fixation des tarifs et des mesures visant à promouvoir une véritable concurrence. « Il n'est pas normal que la position sur le marché d'une entreprise contrôlée en grande partie par l'État luxembourgeois dicte les prix de l'énergie au détriment de la population », avertit le président de l'ULC, Nico Hoffmann.
Pour l'ULC, il est temps que les intérêts des consommateurs soient placés au centre des préoccupations – pas seulement sous forme de rhétorique politique, mais sous forme de mesures claires et durables qui apportent un réel soulagement et de la transparence.
Communiqué par l'ULC le 5 novembre 2024