La Médiatrice européenne critique la Commission européenne
La Médiatrice européenne a critiqué la Commission européenne pour avoir gardé secrets des documents relatifs au Nutri-Score. Foodwatch avait demandé cette publication afin de comprendre pourquoi la Commission traîne les pieds depuis deux ans pour introduire un étiquetage nutritionnel obligatoire à l'échelle européenne. Mais la Commission a refusé de les publier intégralement.
« Cela constitue un cas de mauvaise administration », a critiqué la Médiatrice européenen dans une déclaration officielle. En février, la Médiatrice avait déjà demandé à la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, de publier ces documents. Jusqu'à présent, la Commission a refusé de le faire.
« Que veut cacher la Commission européenne ? Pourquoi n'y a-t-il toujours pas de projet d'étiquetage nutritionnel obligatoire à l'échelle européenne ? La Commission européenne nous doit des explications, à nous les citoyens », a déclaré Luise Molling de foodwatch.
Un élément central dans la lutte contre l'obésité et d'autres maladies
L'organisation de consommateurs s'est à nouveau prononcée en faveur de l'introduction du Nutri-Score en tant qu'étiquetage nutritionnel obligatoire à l'échelle européenne. Ce serait un élément central dans la lutte contre l'obésité et d'autres maladies non transmissibles. «Le Nutri-Score a été développé par des scientifiques indépendants, il est facile à comprendre et il a été prouvé qu'il incite les consommateurs à choisir des produits plus sains au supermarché».
La Commission européenne avait en fait déjà prévu de présenter une proposition pour un modèle de valeur nutritive uniforme et obligatoire dans toute l'UE fin 2022. Mais depuis, rien n'a été fait. La Commission n'a pas répondu, ou pas complètement, aux questions de foodwatch sur ce retard – ces informations n'étant « pas d'intérêt public ».
En décembre 2023, foodwatch a donc déposé une plainte auprès de la Médiatrice européenne. Celle-ci vient de donner raison à foodwatch : « Au vu de la jurisprudence claire qui oblige les institutions de l'Union à appliquer un niveau de transparence particulièrement élevé aux documents législatifs », l'argumentation de la Commission est « insuffisante », écrit la Médiatrice européenne. Toutefois, ces avis ne sont pas contraignants pour la Commission européenne.